Initialement prévue en novembre-décembre 2020, cette exposition propose cinq installations vidéo et une série de huit photographies du cinéaste chinois Wang Bing. Près d’un quart de la vingtaine de films réalisés depuis vingt ans par celui-ci l’ont été grâce au soutien financier d’institutions muséales ou de galeries d’art qui assurent également leur diffusion. L’exposition Wang Bing à la trace présente quelques-unes de ces œuvres qui témoignent, tantôt dans une veine historique, tantôt dans une veine anthropologique, des conditions de vie et de travail de toute une frange délaissée du peuple chinois, d’hier comme d’aujourd’hui.

Il s’agit par conséquent de rendre accessible à un large public une partie importante de la production documentaire d’un cinéaste mondialement plébiscité bien qu’ostracisé dans son propre pays. Si Wang Bing est soutenu par la critique et les festivals parmi les plus importants (Berlin, Cannes, Locarno…) depuis son premier film (À l’ouest des rails, 2003), si ses films sont distribués dans les salles de cinéma, diffusés à la télévision (Arte, également impliqué dans la production de certains de ses films) et édités en DVD ou VOD (Arte toujours), plus rares sont les occasions de voir ses œuvres conçues pour des galeries d’art. On peut mentionner la rétrospective qui lui fut consacrée au Centre Georges Pompidou en 2014, les deux expositions à la Galerie Chantal Crousel à Paris (2009 et 2018), celle de la Galerie Paris-Beijing en 2014, ainsi que celle du BAL à Paris en 2021.

Cette exposition constitue donc un événement exceptionnel, a fortiori en province et dans une période où les déplacements avec la Chine sont rares, et marque un troisième temps d’hommage au travail de Wang Bing à Rennes 2 puisque celui-ci nous a par le passé fait l’honneur de deux visites (en 2015 et 2018) à l’occasion de rencontres avec les étudiants ouvertes au public et agrémentées de projections de films.